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20 juin 2007

Gange

.

Les journées sont ce qu'elles peuvent,

Pareilles aux débris poussés par le Gange,

Les flottilles des cimetières du fleuve

Sous des corps que rien ne dérange.

Chemin luisant sur le marbre

Des destins de coeurs exigus

Se balancent dans les arbres

Aux cordes des branches rompues.

Limace pendue à un treuil

Tisse en voile de firmament

Sa trace qui va du cercueil

Aux lisses toiles des serments.

Les journées sont ce qu'elles peuvent,

Pareilles aux débris poussés par le Gange,

Les flottilles des cimetières du fleuve

Sous des corps que rien ne dérange.

Lampyre, abouti d'un fanal,

Qui dresse la pointe d'un jour,

Soupire, se résout, au final,

A les éteindre par amour.

Noctuelles vagabondes,

Lors d'errances abyssales,

Des profondeurs qui abondent,

En plein coeur du règne animal.

Les journées sont des hyènes de pierre,

Coulées au large de rives étranges.

Elles ont mangé toute ma lumière

...mais c'est vrai que c'était le Gange.

Mon organe de pierre,

Creusé au coeur de la lave

Des eaux fortes par la cendre,

Où passerait la lumière,

Au delà des mots que l'on grave,

Mourrait sous la voix de Cassandre.

Les journées sont ce qu'elles peuvent,

Pareilles aux débris poussés par le Gange,

Les flottilles des cimetières du fleuve

Sous les corps que rien ne dérange.

.

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